par Sarah Ben Bouzid / TURFU
À 80 ans, ce physicien développe un propulseur qui pourrait atteindre la vitesse de la lumière
Jim Woodward, professeur de physique à l’université d’État de Californie à Fullerton, affirme que le prototype de propulseur MEGA sur lequel il travaille pourrait approcher la vitesse de la lumière, et ce sans aucun carburant, révélait-il à Wired le 3 septembre.
Pour permettre à son propulseur MEGA, pour Mach-Effect Gravitational Assist (« assistance gravitationnelle par principe de Mach »), de flirter avec la vitesse de la lumière, de minuscules cristaux vibrent des dizaines de milliers de fois par seconde quand un courant électrique est lancé, permettant sa propulsion. Selon Woodward, un vaisseau spatial équipé d’un propulseur MEGA pourrait atteindre des vitesses proches de celle de la lumière, avec l’aide d’un réacteur nucléaire.
Sa propulsion repose sur le principe de Mach, théorisé par le physicien britannique Dennis Sciama, qui affirme que l’inertie est liée aux effets gravitationnels à distance. Lorsque l’énergie d’un objet change, la matière même de l’espace et du temps change également autour de lui.
Voilà plus de 30 ans que Woodward travailleur sur son propulseur MEGA. « Il peut se déplacer à des vitesses approchant celle de la lumière dans le vide, en ne consommant que de l’électricité », écrivent Woodward et Hal Fearn, proche collaborateur de Woodward et lui aussi physicien de l’université d’État de Californie à Fullerton. « Aucune autre méthode pour voyager vers les étoiles et s’arrêter dans le système choisie n’a été proposée à ce jour, et nous avons la physique de notre côté. »
Il a même obtenu un financement dans le cadre du programme Innovative Advanced Concepts de la NASA en 2017. Grâce à cette subvention, le dernier prototype MEGA de Woodward a produit une poussée bien supérieure à celle de tous ses prototypes précédents. « J’ai été choqué par l’énorme augmentation de la force mesurée », a déclaré Hal Fearn.
D’autres chercheurs sont pourtant encore sceptiques vis-à-vis de ce nouvel appareil. « Je dirais qu’il y a entre 1 chance sur 10 et 1 chance sur 10 000 000 que ce soit réel. Mais imaginez cette seule chance ; ce serait incroyable », reconnaît Mike McDonald, ingénieur aérospatial au Laboratoire de recherche navale du Maryland. Woodward et Fearn prévoient maintenant d’envoyer une démonstration de l’appareil en orbite pour tester son fonctionnement dans l’espace.
S’il y a une chance que le propulseur MEGA de Jim Woodward fonctionne, il révolutionnerait l’exploration spatiale et, ce faisant, le futur de l’humanité.
Source : Wired
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