Quand le Pentagone nourrit le mythe qu’il veut enterrer
- Nouvelles Ufologiques par le MUFON France
- il y a 2 jours
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Par MUFON France
La stratégie américaine de désinformation sur les OVNIs a façonné, brouillé et parfois saboté la recherche ufologique y compris au-delà de ses frontières.
Un rapport récemment publié par le Wall Street Journal jette une lumière crue et, inattendue, sur l’un des phénomènes les plus fascinants du XXe siècle : la construction du mythe OVNI aux États-Unis. Et si une part de cette mythologie n’était pas le fruit d’un emballement collectif, mais bien le produit… d’une stratégie militaire délibérée ?
Dans les années 1980, à proximité de la base de tests de Groom Lake (plus connue sous le nom d’Area 51), des membres de l’Air Force auraient diffusé de fausses photos d’OVNIs dans les bars et les cercles ufologiques locaux. Ces opérations avaient un objectif clair : détourner les curieux et les espions potentiels des véritables essais en cours — comme ceux du F‑117 Nighthawk, un avion furtif révolutionnaire pour l’époque.
Ce n’était pas une bavure ni une improvisation : selon le rapport, ces campagnes relevaient d’un stratagème institutionnalisé, s’appuyant sur la crédulité du public pour créer un brouillard narratif protecteur autour des projets classifiés.
L’effet boomerang
Mais cette stratégie s’est retournée contre ses instigateurs. En alimentant les récits d’engins venus d’ailleurs, le Pentagone a semé un doute persistant dans la société civile, qui perdure encore aujourd’hui...suivez notre regard ! À force de désinformer pour mieux dissimuler, l’armée américaine a involontairement contribué à créer une "mythologie" moderne qu’elle peine désormais à déconstruire.
L’impact sur la recherche civile
Pendant que l’armée américaine semait volontairement des rumeurs d’OVNIs pour masquer ses projets classifiés, des centaines d’enquêteurs civils, d’associations et de témoins ont vu leur crédibilité sapée. Ridiculisés dans les médias, marginalisés par les institutions, parfois même harcelés, ces passionnés du vrai ont dû mener leurs enquêtes dans un brouillard savamment entretenu. Le préjudice est immense : non seulement il a freiné la recherche sérieuse, mais il a aussi contaminé l’opinion publique et les archives avec des fausses pistes introduites délibérément. Aujourd’hui, alors que certains demandent justice et transparence, il est urgent de réhabiliter les chercheurs honnêtes et d’assainir le terrain en distinguant le mythe instrumentalisé… de la réalité encore inexpliquée.
Une désinformation à portée mondiale
Si l’enquête du Wall Street Journal se concentre sur les stratégies du Pentagone, il est difficile d’imaginer que les effets de cette manipulation soient restés cantonnés aux États-Unis. Trois phénomènes majeurs suggèrent une contamination internationale : effet d’entraînement médiatique, influence sur les services étrangers, imitation par opportunisme.
Et en France ? Une prudence à double tranchant
En France, l’approche officielle du phénomène OVNI s’est voulue rationnelle et encadrée dès la fin des années 70, notamment à travers la création du GEPAN (aujourd’hui GEIPAN). Mais cette volonté de rigueur scientifique a parfois coïncidé avec une forme de frilosité institutionnelle, notamment face à des cas potentiellement sensibles.
Sans tomber dans la théorie du complot, il est légitime de poser la question : les filtres d’analyse appliqués ici, ont-ils toujours été exempts d’influences étrangères ?
Ce que cette révélation nous impose, ce n’est pas de jeter le bébé avec l’eau du bain, mais de redoubler d’exigence méthodologique — sans jamais éteindre la parole des témoins. Oui, une partie de la mythologie ufologique a été construite de toutes pièces par des agences militaires, dans le but de masquer des programmes sensibles. Mais cela ne disqualifie en rien la richesse, la sincérité ni la diversité des témoignages collectés depuis des décennies. Un des rôles du MUFON (et de toutes les organisations de recherche sérieuse) est aussi d’accueillir ces récits, de les documenter avec respect, et d’en préserver la mémoire. Ce n’est que dans un second temps (rarement à notre niveau) et selon les cas, qu’un travail de discernement peut être engagé entre les effets d’une désinformation historique… et les phénomènes véritablement inexpliqués.
La véritable divulgation, c’est celle qui regarde les faits en face, y compris ce qui dérange, mais toujours avec rigueur, loyauté et respect des témoins.
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