L'étude et la quantification de cette matière extraterrestre pourrait expliquer comment la jeune Terre a acquis son eau et certaines de ces molécules.
MICROGRAPHIE ÉLECTRONIQUE D'UNE MICROMÉTÉORITE CONCORDIA EXTRAITE DES NEIGES ANTARCTIQUES À DÔME C.
photo : CÉCILE ENGRAND/JEAN DUPRAT
Dans sa course orbitale, la Terre traverse des nuages de poussières, résidus d'anciennes comètes ou d'astéroïdes. Certaines pénètrent dans l'atmosphère à haute vélocité et s'y consument formant alors une étoile filante. D'autres parviennent à la surface de la Terre, on les nomme alors des micrométéorites, et elles peuvent être recueillies par les scientifiques. La plupart sont récoltées dans les glaces de l'Antarctique ou dans les sédiments du fond des océans où elles sont plus facilement identifiables. Mais on peut également les retrouver dans les boues des gouttières de nos villes ! Pour autant il est difficile de quantifier le montant de ce matériau d'origine extraterrestre qui atterrit chaque année sur Terre. Mais une vaste quête, étalée sur 20 ans, a réussi à l'évaluer.
Collecte en Antarctique
La chasse aux poussières s'est déroulée au voisinage de la station franco-italienne Concordia (Dôme C), située à 1100 kilomètres au large des côtes du Pays d'Adélie, au cœur de l'Antarctique. Menée par les équipes du CNRS, du Muséum national d'histoire naturelle et de l'Institut polaire français lors de six expéditions, elle a permis d'évaluer la quantité de ces minuscules grains mesurant entre 30 et 350 micromètres qui tombent chaque année sur Terre. La neige autour de la station est en effet "ultra-pure", c'est-à-dire quasi exempte de poussières d'origine terrestre. Il y est donc plus aisée d'y collecter ces micro-poussières qui se présentent sous la forme de petites sphérules ou de particules non fondues et donc moins régulières. Verdict : le flux total annuel de micrométéorites représente environ 5200 tonnes par an. Cet apport constitue la principale source de matériau extraterrestre puisque les grosses météorites ne représente que quelques dizaines de tonnes par an.
Collecte de micrométéorites en 2002 à la station Dôme C en Antarctique. Crédit : Jean Duprat/ Cécile Engrand/ CNRS Photothèque.
Les comètes à l'origine des poussières
Dans leur étude, publiée dans la revue Earth & Planetary Science Letters, les chercheurs expliquent qu'ils ont réalisé des simulations numériques pour déterminer l'origine de ces poussières. Leurs conclusions indiquent que la très grande majorité (80%) provient de comètes à courtes périodes et le reste d'astéroïdes expulsés de la ceinture principale d'astéroïdes, située entre Mars et Jupiter. Ces données permettront de mieux comprendre le rôle que ces micro-météorites ont joué dans le jeune système solaire et notamment comment elles ont pu contribuer à l'apport en eau et en molécules carbonées sur Terre. Même si à l'époque l'orbite terrestre n'était pas la même qu'aujourd'hui, ce qui implique que les quantités et la taille des poussières ont pu varier.
It is said by NASA the Earth does not grow or expand. Given 5000 Tonnes of space debris each year hits Earth, it must 🤔